Dans la baie du dragon
Dans la lumière qui rôde j’ai semé des rochers
Qui éclatent au soleil en perles d’éternité
Sur ce tapis d’émeraude où j’ai brodé ton nom
Contemplez cette merveille la grande baie du dragon
Nous nous réveillons doucement, bercés par le clapotis de l’eau contre le bateau. Le ciel est encore gris et on peut sentir la fraîcheur de l’air qui persiste depuis notre arrivée à Hanoi. La veille, plusieurs jonques sont venues se réfugier dans cette petite crique, une parmi les milliers qui découpent la grande baie d’Halong. Leurs mâts supportant des dizaines de lumières dansant dans les airs, semblables à des lucioles un soir d’été, nous ont offert un spectacle éblouissant. Cette habitude découle du temps, pas si ancien, où des pirates sillonnaient les parages. Sous le couvert, on nous dit que leurs descendants rôdent encore… Ce qu’on peut parfois tenter de nous faire accroire…
Notre cabine est située au ras de l’eau ce qui nous permet de regarder les flots qui moutonnent autour. J’ai le temps d’une douche et de sortir de la salle de bain, en toute innocence, sans vêtements, qu’on entend crier au dehors. J’aperçois alors une dame dans son petit bateau qui fait de grands signes juste sous ma fenêtre. Moment de stupeur, pour finir par comprendre qu’elle est venue vendre des fruits et autres produits aux passagers de la jonque. Je ne pense pas qu’elle m’ait aperçu, mais… on ne sait jamais…
Que cet incident ne nous empêche pas de vous entretenir de la beauté de ce paysage hérissé de milliers de pitons rocheux souvent recouverts d’arbres. La jonque promène ses voiles à travers eux et nous devons souvent lever les yeux très haut pour apercevoir le sommet des falaises rocheuses. Parfois on peut distinguer des formes particulières, des animaux, des personnages. La couleur verte de l’eau nous enveloppe et l’immensité nous impressionne. Ce site est le plus grand du genre au monde.
Il n’y a pas que les pitons rocheux qui sont saisissants. Nous avons visité deux cavernes. La grotte Surprise, immense et bien aménagée pour les visiteurs, et une autre, plus petite et plus difficile d’accès. Nous avons dû nous courber à quelques reprises pour franchir certains passages.
Nous avons également visité un village flottant et un centre de culture d’huitres perlières. J’ai eu le privilège d’en ouvrir une (oui, j’ai trouvé une perle, petite et bien ronde) et Marielle est ressortie de l’endroit avec une perle de couleur particulière.
Nous ne pouvons vous entretenir de cette excursion sans vous mentionner la qualité et quantité de nourriture qui nous a été offert. Imaginez des repas de neufs services (oui, oui, neuf) pendant les 3 jours et 2 nuits de cette sortie. Un personnel attentionné et un décor coloré ont complété le tout. Nous en sommes encore impressionnés.
De retour à Hanoi, nous avons retrouvé les trépidations et la cohue de la ville, les motos qui circulent partout, dans tous les sens en même temps, qui se garent sur les trottoirs, obligeant les piétons à circuler dans la rue, qui, elles, sont bondées de véhicules de toutes sortes (y compris les motos bien sûr). Deux solutions s’offraient à nous pour circuler : prendre un pousse-pousse ou utiliser les fils électriques qui pendent partout comme des lianes à la Tarzan (moins cher que le pousse-pousse mais non couvert par les assurances).
Des lignes de métro sont en construction et, selon notre guide,
les motos seront interdites dans la ville d’ici 10 ans.
Les paris sont ouverts…
Temple du pilier unique
Nous avons monté nos valises sur 4 étages (il n’y avait que 2 chambres par étage),
assisté au spectacle de marionnettes sur l'eau
et fait une excursion pendant laquelle nous avons visité une plantation de thé, récolté des feuilles, suivi le processus de fabrication alors que le proprio, un ex-soldat Viêt-Cong, nous racontait avec fierté ses souvenirs de guerre
comme combattant du Vietnam Nord (plus tard, nous avons eu droit à la version du Sud par un guide d’Ho Chi Minh).
Cueillette du thé avec la femme du proprio
Le séchage et le proprio
Nous avons visité le village de Ba Vi où une résidente qui nous a présenté aux divers producteurs et artisans et concocté avec nous le repas du midi, visité une plantation de riz et laissé nos pieds tremper dans une décoction de plantes rafraîchissantes.
Notre départ de Hanoi pour Ho-Chi-Minh a (encore) été perturbé par la rencontre des deux présidents. Nous sommes demeurés une heure à attendre dans notre avion pour finalement comprendre que le décollage était interdit en raison du départ de l’appareil américain. Pour pimenter la sauce, la personne qui devait nous emmener à notre résidence n'a pas eu la patience de nous attendre. Nous avons encore poireauté plus de deux heures à l'aéroport pour finalement trouver, par coup de chance, un transport de la compagnie.
Ho Chi Minh, anciennement Saigon, est la ville la plus peuplée du Vietnam et celle qui conserve un certain mode de vie influencé par son passé teinté d'américanisme. Nous y avons passé trois jours pendant lesquels nous avons utilisé le transport par autobus local pour visiter quelques monuments, dont la cathédrale Notre-Dame et le bureau de poste dont les plans ont été réalisées par Eiffel, et effectuer quelques achats dans une usine de laque.
Nous avions inscrit à notre programme la visite d'un marché flottant où nous pensions y trouver une quantité importante de bateaux offrant une gamme étendue de produits locaux, principalement des fruits et légumes. À notre grande surprise, le Mékong est presque désert au niveau embarcations, le marché se déroulant maintenant par voie terrestre. Il nous est resté une promenade sur une île sur laquelle une gamme de fruits sont cultivés, l'observation de la production de galette de bonbons de riz et un repas au cours duquel nous avons dégusté le poisson éléphant.
Durant notre dernière journée, nous avons visité les tunnels de Cu Chi où je suis resté pris dans un trou (il a fallu 3 personnes pour me sortir de là) et Marielle s’est retrouvée dans le noir total dans un tunnel. Une chance qu’un guide est arrivé avec sa lumière pour l’aider à se diriger.
Marielle et Jacques