Paroles
La chanson de Mongrain
Je me réjouis d’une joie parfaite, de te voir mon cher Mongrain
Je crois que tu tires de ton reste, car tu m’as l’air fort chagrin
Ah! dis-moi donc ce qui te fâche comme tu m’as l’air baradin
Est-ce que c'est ma voix qui t’oblige cesse donc d’être badin
Comment pourrais-je faire bonne mine après tout ce que j’ai souffert
Moi qui ai reçu la discipline à grand coup de barres de fer
Ah de force ils m’ont fait étendre les deux bras en forme de croix
Comment aurais-je pu me défendre devant plus fort que moi
Mon cher Mongrain si tu t’négliges tous tes membres seront rompus
Car il faudra pour te guérir un peu que d’l"huile de foie d’morue
Moi je connais un honnête homme qui te guérira fort bien
Avec un emplâtre de gomme qu’il te plaquera sur les reins
Ah! je vois bien que tu te moques que tu as envie de rire de moi
Avec tes discours qui me provoquent qui sont à grands coups contre moi
Dis-moi ton nom mon vilain monstre sorte de cadavre affecté
Non jamais une pareille rencontre m’ayant si fort épouvanté
Ah! si j’ai l’air un peu farouche Mongrain ne t’épouvante toi pas
Car je suis de vaillante cartouche Mongrain ne me reconnais-tu pas
Moi mon nom est sur la pierre en lettres de sang gravées
Non jamais l’eau qu'y a dans la mer ne pourra les effacer
Ah! c’est donc toi mon vilain monstre de toi je me souviens bien
Ah oui partout on te réclame pour le fripon de Paris
Mais le livre de ta vie n’est qu’un livre qui ne vaut rien
Ainsi que le miroir qui te mire n’est qu’un miroir de fripon
Ah! gros polisson du village que ton discours est insultant
De venir dire à l’homme sage qu’il est le chef des brigands
Mongrain oui prends-moi pour ton maître et tremble donc quand tu me vois
Car tu n’es pas digne de paraître devant un homme comme moi
Ah non! ne dit donc pas que je tremble aussi que j’ai peur de toi
Car si on se prenait ensemble tu t’en souviendrais longtemps
Moi qui ai réforcé des villes jusqu’à leur faire faire des lois
Pourrais-tu croire pauvre imbécile que j’aurais eu peur de toi
Où étaient donc toutes tes puissances le jour où tu as été rompu
Devant les forces de l’alliance pourquoi ne tu t’es pas défendu
Tu t’es bien laissé prendre ainsi garrotté comme un veau
C’est ton cousin Pierre-Alexandre qui t’a conduit au cachot
Quand on me parle de ma prise cela augmente mes douleurs
Non jamais une pareille rencontre ne m’a tant fait de mal au cœur
Ah! parle-moi donc de la tienne je vois bien que t"en dis mot
Pourquoi rompais-tu pas tes chaînes le temps que t"étais au cachot
Ah! s’il est vrai oui je l’avoue que j’ai subi le même sort
Je me suis battu jusqu’à se rompre pour m’débarrasser d’mon onfort
Si j’ai subi tous ces supplices c’est que je ne m’y attendais pas
Ce sont les messieurs de la justice qui m’ont fait presser mes pas
Ah! laissons-là nos jeux de force et tous nos beaux tours de fripon
Nous ferons faire un beau carrosse dans lequel nous nous promènerons
Il nous manque les deux brancards les deux roues nous les avons
Il surviendra un coup d’hasard peut-être que nous les trouverons
Si le berlot de ton grand-père n’avait pas le bout si pointu
Ça pourrait faire une belle bombarde pour jouer au coin des rues
Toi et ton petit frère Pierre qui sifflez comme des goglus
Vous viendrez chez nous demain soir vous sifflerez dans la grand’ rue