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Pour que vive la fierté croate!

Dans une rivière de brume  
Issue d’une vallée qui fume   
Nous avons gravi une butte de calcium 
Pour nous rendre au hameau de Hum                   

   

Petite introduction pour vous entretenir de ces quelques maisons qui prétendent au titre de plus petit village au monde. Population officielle: un habitant.  Le maire (résident officiel) y fait office de postier, policier, percepteur de taxes et tarifs de stationnement etc., etc.  On y accède par une route sinueuse garnie de nombreux virages en épingle à linge (péronisme dixit Marielle). On y retrouve de nombreux commerces alimentés par les touristes attirés par la récente renommée de cet endroit.

 

 

 

 

On peut même y louer une petite maison via Booking.com  

Pour les détails, voir ce site de réservation.

 

 

 

 

 

Vous ai-je informé que c'est l'automne ici?  Sur la route, le paysage s'apparente à celui des Laurentides. Les arbres arborent leur habit de saison aux couleurs jaune, rouge et ocre annonçant de ce fait la venue de la saison hivernale. La température avoisine les 16 à 22 degrés Celsius et nos vêtements légers demeurent confortables.  Une autre partie du paysage est constituée de masses calcaires entrecoupées d'îlots verdâtres. La succession de cette apparente désolation finit par créer un effet hypnotique. Nous traversons de nombreux tunnels creusés sous les montagnes dont certains font jusqu'à 5 kilomètres.

 

Nous avons arpenté une grotte immense,

tellement grande

que nous avons pris un train pendant deux kilomètres

pour nous rendre au départ officiel de la visite. 

 

À Ljubljana, en Slovénie, l'aménagement vert de cette capitale est défini par la mise en valeur de sa rivière et des ponts qui l’enjambent. Impressionnant ce qu’on peut réaliser avec la volonté de mettre en relief la beauté du paysage urbain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De Porec, nous nous sommes rendus à Paula pour visiter un amphithéâtre romain 

 

 

 

 

 

et sommes arrêtés dans une petite entreprise de production d'huile d'olive.  En passant, la qualité de l'huile d'olive produite dans la région de l'Istrie lui a valu de nombreuses récompenses internationales. J'ignore cependant s'il est possible d'en trouver au Québec. Notre guide local nous a informé qu’en ajouter trois gouttes à son déjeuner lui a permis de conserver le teint de ses 20 ans.  J’ignore par contre si la recette peut fonctionner rétroactivement quand on a dépassé la soixantaine…

C'est un coin de pays où le ciel a déversé son azur dans les nombreux lacs qui transvasent l’un dans l'autre.

 

La limpidité de l'onde accueille également le turquoise ou le vert émeraude selon l’angle du regard.

 

 

 

 

 

 

 

Ajoutez à ce décor des chutes vertigineuses qui s’élancent du haut d'une falaise abrupte, un environnement d'arbres aux couleurs d'automne et vous aurez devant vos yeux une carte postale qui s'imprimera dans votre tête pour le plaisir du souvenir.

Je vous entretiens ici du parc des lacs de Plitvice en Croatie.  Les 16 lacs qui composent ce parc se succèdent en plusieurs paliers formant un escalier brillant de lumière.

Nous marchons le long de multiples cascades qui permettent aux lacs de communiquer entre eux, déversant leur eau en chantant à chaque détour, murmurant à chaque clapotis ou tourbillon.

Le miroitement des couleurs automnales, dans cette onde limpide ou les truites et les barbotes se prélassent sous l'œil attentif des canards colverts, nous laisse le souffle coupé.

Puis, nous embarquons dans le bateau et nous nous laissons emmailloter par les risées du vent qui frissonne sur l’eau. Ici, la majesté de la sérénité s’empare du regard tant que les yeux portent sur la surface de l’eau pendant que les arbres chatoyants défilent de chaque côté.

Visiter ce parc, c’est s’offrir une dégustation de la nature que l’on croque lentement, à petite dose, afin de s’imprégner de l’odeur qui surgit à chaque détour, des couleurs qui nous stupéfient et, surtout, de l’émerveillement qui nous réjouit le cœur à tout instant.

Dans plusieurs villes et villages, nous pouvons encore apercevoir les marques de combats ayant eu lieu entre la Serbie et la Croatie suite à la déclaration d'une future indépendance qui a suivi la mort de Tito. Plusieurs endroits présentent encore des traces des ravages causés par les balles et les obus lancés par les agresseurs. N'oublions pas qu'à peine plus de vingt ans nous sépare de la fin de ce conflit qui a duré plus de quatre ans au début des années ‘90.

 

Bon… bon… je sais…  Vous êtes curieux (et surtout curieuses) de savoir comment ça se passe avec le groupe.  Tiens, tiens, comparons cela à la préparation d’un bon repas.  

Au départ, il faut réunir de bons ingrédients qu’on qualifie souvent de « terroir ». Dans notre situation, nous pouvions compter sur des sources de différentes régions telles que la Gaspésie, l’Abitibi, le Centre du Québec, Chaudière-Appalaches, la Mauricie, la Montérégie, les Laurentides, et, évidemment, Québec et Montréal. Nous avons aussi ajouté des produits de la Croatie, question de fournir une couleur locale à nos produits. 

Comme vous le savez, chacune des régions a son petit côté épicé qui convient à un moment ou l’autre dans la préparation des recettes.  

En premier, on fait chauffer une soupe aux liens. Ça se prépare avec un bouillon dans lequel on ajoute des contacts entre les gens. 

Un peu comme les nouilles, au commencement c’est un peu confus, mais, une fois dans le jus, ça absorbe le liquide et ça met de la couleur et de la consistance dans le potage. 

Et, tout le monde le sait, rien de tel qu’une bonne soupe fumante pour réchauffer les esprits un peu transis en ce début de parcours frisquet.

Ensuite vient la salade.  L’ingrédient principal n’est pas la laitue mais la vinaigrette qui vient donner le goût de continuer à déguster le mélange. 

Souvent, l’huile d’olive est idéale pour enrober les composantes et adoucir les crudités. Et l’huile d’olive de la Croatie est réputée comme une des meilleures au monde. Cela nous a fourni une excellente entrée que nous avons savourée dans le deuxième tiers de notre voyage, le long de petits villages de la côte ou de l’intérieur (Porec, Pula, Rovinj, Motovun, Hum, Plitvice). D’autant plus que la chaleur a commencé à se manifester davantage à l’extérieur et à l’intérieur de la conversation entre les gens.                                                                                                   

                                                                                                                   

Ce qui nous amène au mets principal, le plat de résistance comme on le surnomme souvent (Zadar,Trogir, Sibenik, Krka) . Nous avons eu droit à une mixité de cultures, romaines, vénitiennes, croates et même un soupçon de l’ottomane. Des monuments, des églises, des conquêtes et des libérations, de la musique en bord de mer, des ruelles pavées de roches lisses et dures, un décor à vouloir se faire étreindre par des bras de mer, s’engouffrer et se perdre dans la grandeur de son histoire et se laisser porter par la beauté des montagnes et des lacs. 

De Split aux bouches de Kotor en passant par Dubrovnik, nous roulons le long de la mer Adriatique sans que notre regard ne s’essouffle à contempler ses eaux cristallines. La chaleur s’est insinuée partout, elle accompagne les confidences, colore les propos et augmente la familiarité de la conversation. Les ingrédients réunis en début de parcours ont libéré leur saveur dans la noblesse de l’authenticité, de la sincérité et la cohésion d’une conscience de groupe tout en aspergeant la dégustation d’éclats de rire et de pitreries qui ont parfumé le cœur et diverti l’atmosphère.     

 

 

 

  

 

 

  

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà comment nous avons vécu notre parcours avec ce groupe.  Il nous reste le dessert à préparer. 

Celui-ci sera composé de souvenirs agréables qui illumineront nos longues soirées d’hiver.

                                                                                 

             Marielle et Jacques   

 

P. S. Rien de tel pour la fierté de la population d’un pays que de remporter un tournoi majeur au niveau mondial.

C’est ce qu’a (presque) réalisé l’équipe croate lors du dernier mondial de football (soccer en québécois). Ils ont terminé second au classement final mais la gloire sportive n’en a cure. Ce que cette équipe a accompli génère plus de fierté nationale qu’en a jamais connue leur histoire moderne.