Scène 3
Danielle- Aujourd’hui, nous allons aborder le sujet de la sécurité et des mots de passe.
Johanne- Oui les tabarnouche de mots de passe…
Brigitte- On est rendu mêlées avec tous ces mots de passe qu’il faut inventer partout.
Johanne- Savez-vous combien ça peut me prendre de temps pour le trouver le mot de passe?
France- Moi, j’appelle cela des M-A-U-X de passe.
Lise- Moi, je les note dans un carnet. Le problème, c’est que des fois je ne le trouve plus dans mon carnet.
Diane- Ou je ne trouve plus mon carnet.
Lise- Moi, des fois, j’ai écrit un mot de passe puis je ne m’en rappelle plus après. Il faut que je recommence ou que j’écrive un courriel pour en demander un nouveau.
Diane- Moi, ça m’arrive souvent. Des fois, je pense que je deviens Alzheimer.
France- On pourrait-tu trouver d’autre chose qu’un mot de passe pour entrer dans un site.
Diane- Oui, il faut maintenant créer un compte à chaque fois qu’on veut consulter quelque chose.
Brigitte- Mais il paraît qu’on peut maintenant utiliser les empreintes digitales ou la reconnaissance vocale.
Lise- Ou même la reconnaissance faciale.
Danielle- Je comprends bien ce que vous dites. Saviez-vous que le mot de passe le plus souvent utilisé est 1 2 3 4 5 6? Puis notre prénom, notre nom de famille, ceux de nos enfants, de notre chien ou de notre chat…
France- C’est parce c’est plus facile à retenir.
Danielle- Puis souvent, les gens utilisent le même mot de passe partout. Est-ce que vous vous rendez compte comment ça devient facile pour un arnaqueur de frauder dans ce temps-là?
Brigitte- Moi, je connais quelqu’un qui s’est fait voler son identité. Cela lui a pris presqu’un an pour régler son histoire.
Diane- C’est pire que perdre ses clefs ou son portefeuille.
Danielle- Imaginez quelqu’un qui se fait voler son téléphone aujourd’hui. Les gens, les jeunes surtout, ils ont tout dans leur téléphone aujourd’hui. Puis souvent, il n’est même pas protégé pour y avoir accès.
Lise- On devrait revenir au téléphone à roulette. C’était plus simple.
Brigitte- Je me souviens que chez nous, quand j’étais jeune, à la campagne, il y avait plusieurs abonnés sur la même ligne.
France- Puis tout le monde écoutait tout le monde.
Lise- Il n’était pas question de mot de passe dans ce temps-là.
Diane- Non, le mot de passe c’était : Madame Thibodeau, voulez-vous raccrocher…
Danielle- C’est vrai que la sécurité est devenue une réalité en développement constant. Il ne se passe pas une journée sans qu’on apprenne qu’il y a eu une fraude, un vol de données ou une arnaque quelconque. Puis nous, les aînés, sommes très vulnérables aux arnaques. En plus, les enquêtes peuvent durer longtemps. Rappelez-vous une caisse que je ne peux pas nommer? Ça s’est produit en 2019. On a rapporté que cela aurait touché à près de trois millions de personnes.
Johanne- Moi, j’ai reçu une alerte pour vérifier mon dossier de crédit.
Brigitte- Moi aussi.
Danielle- Des millions de personnes ont reçu la même chose. Il y en a énormément qui l’ont vérifié une première fois. Combien prennent la peine de vérifier encore aujourd’hui?
Diane- Mais c’est compliqué. Et puis ça prend du temps.
France- Moi je pense que les francophones sont mieux protégés des arnaques à cause de la langue.
Danielle- Tu n’as pas tort. Une des premières choses dont il faut se méfier est la langue du message. La source et l’adresse aussi mais ça c’est un peu plus difficile. La première règle est toujours la même : Si c’est trop beau, méfiez-vous. Il n’y a pas grand-chose qui va vous tomber de ciel à part de la pluie.
Brigitte- Puis avec les changements climatiques, on n’en veut pas trop de pluie.
Johanne- Ça veut-tu dire que si un homme est trop beau, il faut s’en méfier.
Diane- Rappelez-vous Jean-Paul Belleau…
France- Lui, il n’était pas beau mais il était charmant.
Danielle- En terminant, je n’insisterai jamais assez sur la notion de sécurité. Je comprends que c’est fatiguant et complexe, mais il vaut mieux se protéger avant qu’après. Après, c’est trop tard et cela risque de vous susciter des problèmes très importants. Vous barrez votre porte quand vous quittez votre domicile. Vous ne vous posez pas de question, c’est un geste presque automatique. Peut-être que vous avez aussi un système d’alarme? Vous êtes évidemment déterminés à protéger vos biens contre les voleurs et les conséquences qui s’ensuivent. Beaucoup de personnes qui en possèdent ont pesté contre ce système, oublié le code, vécu des fausses alarmes, etc. Ces systèmes sont concrets et assez faciles à comprendre. Mais quand il s’agit de données, photos, accès à vos comptes de banque, là vous ne comprenez pas vraiment comment ça fonctionne. Vous lisez ou entendez des mots comme hacker, hameçonnage, cybersécurité, rançongiciel. C’est une nouvelle langue pour vous. Vous suivez les directives à condition qu’elles ne soient pas trop complexes. Vous ne réalisez pas vraiment que vous êtes entourés de personnes qui veulent vos biens, tangibles et intangibles. Entre autres votre identité qui peut leur rapporter beaucoup. Pensez-y…
Nous allons continuer le sujet à la prochaine rencontre. Bonne semaine à toutes.
Scène 4
Les bit arrivent
Bit 0- Je ne sais pas pour toi, mais moi ça m’a fait réfléchir ce qu’a dit l’animatrice.
Bit 1- Moi aussi.
Bit 0- C’est vrai que les fraudeurs rivalisent d’imagination pour attraper leurs prochaines victimes.
Bit 1- Puis ils rivalisent d’imagination pour obtenir ce qu’ils veulent. En plus, la technologie évolue tellement vite qu’on n’arrive pas à la suivre.
Bit 0- J’ai de la misère à imaginer que je me fais avoir par une personne qui est au bout du monde.
Bit 1- Peux-tu imaginer la longueur de la clé pour entrer dans mon ordinateur?
Bit 0- Sans compter la vitesse à laquelle ça se passe.
Bit 1- Oui, un clic et c’est fini.
Bit 0- Puis souvent, tu ne t’en rends même pas compte.
Bit 1- Qu’est-ce qu’on ne peut pas inventer…
Bit 0- En parlant d’invention, ce n’est pas souvent ce qui est inventé qui compte mais ses applications.
Bit 1- Comme dans mon téléphone.
Bit 0- Je pensais plus à la roue.
Bit 1- Mais c’est une des plus grande invention la roue. Pense à tout ce qu’on fait avec une roue.
Bit 0- La roue, c’est un tronc d’arbre couché par terre. Plusieurs troncs d’arbre côte à côte permettent de faire rouler un objet lourd. C’est l’essieu qui relie deux roues qui est, selon moi, l’invention principale. C’est l’essieu qui a révolutionné le transport. Le reste, ce ne sont que des applications.
Bit 1- Je ne voyais pas ça de même.
Bit 0- En parlant d’applications, je veux te parler d’une application qui m’énerve.
Bit 1- Laquelle?
Bit 0- Les terminaux de paiements.
Bit 1- Ceux qu’on retrouve dans les magasins.
Bit 0- Oui. Est-ce que tu te rends compte de la quantité de terminaux différents auxquels il faut s’habituer?
Bit 1- C’est vrai qu’il y en a beaucoup de sortes.
Bit 0- Il y en a des petits et des gros. Il y en a pour lesquels on aurait besoin d’une loupe pour lire les chiffres, les boutons sont trop petits.
Bit 1- Puis les processus sont différents.
Bit 0- Il y en a où il faut taper sa carte, d’autres avec une fente pour l’insérer.
Bit 1- Quand on la trouve.
Bit 0- Tu parle de la fente ou de la carte?
Bit 1- Les deux.
Bit 0- Puis maintenant, il y a des endroits qui se servent de deux terminaux différents.
Bit 1- Ah oui?
Bit 0- Je suis allé dans un dépanneur qui sert de l’essence. Il y avait deux terminaux différents. J’ai demandé pourquoi.
Bit 1- Et c’est quoi la réponse?
Bit 0- Il y en a un pour l’essence et un pour l’épicerie.
Bit- Bien, ça facilite leur comptabilité.
Bit 0- As-tu pensé que ça pourrait devenir comme les contenants pour les déchets, le recyclage, le compost.
Bit 1- On pourrait avoir dix terminaux à l’épicerie.
Bit 0- Oui… Un pour la viande, un pour les produits laitiers et ainsi de suite.
Bit 1- Puis il y a les cartes de points.
Bit 0- Ça m’énerve quand j’attends à la caisse puis que la personne fouille dans ses cartes pour la trouver.
Bit 1- Puis il y en a des cartes dans un portefeuille. Il y a des portefeuilles déroulants maintenant.
Bit 0- Sans compter qu’à bien des endroits il faut répondre à tout un questionnaire avant de payer.
Bit 1- C’est quasiment plus long qu’un sondage.
Bit 0- Ça nous fait perdre du temps.
Bit 1- Alors qu’on serait supposé en gagner.
Bit 0- Je pense que ça prend plus de temps que la madame qui cherche un dix sous dans sa sacoche.
Bit 1- C’est vrai qu’il y en a encore qui paie comptant.
Bit 0- Puis, il faut entrer notre NIP sans se tromper.
Bit 1- Sinon il faut recommencer.
Bit 0- Puis dans les restaurants, il y a les pourboires.
Bit 1- Ah oui, les pourboires.
Bit 0- On n’y échappe pas. Je ne connais pas grand monde qui vont taper sur zéro.
Bit 1- Moi non plus.
Bit 0- Et puis, essaie d’entrer le pourboire manuellement. C’est plus long et plus compliqué.
Bit 1- Sans compter qu’on risque d’avoir l’air chiche quand on fait ça.
Bit 0- Est-ce que tu savais que, quand on donne un pourboire, on donne aussi un pourboire au gouvernement?
Bit 1- Mais voyons donc…
Bit 0- Suis-moi… Le montant total inclut les taxes. Le pourboire est calculé après les taxes. Alors, si tu appuies sur quinze pour cent, le pourboire est plus élevé que s’il était calculé sur le montant avant les taxes.
Bit 1- Mais le pourboire va au serveur, pas au gouvernement.
Bit 0- Oui, mais le serveur, il paie des impôts sur son revenu total de pourboires. Cela comprend le montant de plus qu’on a payé avec la machine.
Bit 1- Ah, je comprends! Est-ce que c’est ça qu’on appelle des taxes déguisées?
Bit 0- Oui.
Bit 1- Par contre, cela ne représente pas beaucoup par transaction.
Bit 0- Ce sont les petits ruisseaux qui alimentent l’océan de nos impôts.
Bit 1- Et dans l’océan, l’eau s’évapore et disparaît sans qu’on ne contrôle rien.
Scène 5
France- Quoi?
Brigitte- J’ai envoyé de l’argent suite à la publication que tu as faite sur le site ‘Mes amis’.
France- Quelle publication? Je n’ai pas rien publié.
(Danielle, Johanne, Lise et Diane arrivent)
Danielle- Qu’est-ce qui se passe? On vous entendait depuis le corridor.
Brigitte- C’est France qui est en train de me dire qu’elle n’a pas publié rien concernant son petit-fils Jérémie.
Johanne- Je l’ai lue sa publication. Ça m’a tellement touchée. J’ai envoyé de l’argent sur le site ‘Sauvez Jérémie.com’
Lise- Moi aussi.
Diane- Moi aussi.
Danielle- Attendez un peu… Si je comprends bien, France, tu as posté quelque chose sur ta page dans le site ‘Mes amis’ mais ce n’est pas toi qui l’as publiée…
France- Ça a bien l’air de ça…
Danielle- Elle est où cette annonce là…
Brigitte (sortant son téléphone) - Écoutez…
‘ Bonjour mes amis… J’ai une triste nouvelle à vous apprendre. Comme plusieurs d’entre vous le savent, j’ai un petit-fils, Jérémie, qui a trois ans. Ses parents ont appris qu’il a une grave malformation cardiaque. Tous les spécialistes qu’ils ont consulté leur ont dit qu’il risque de mourir dans les six mois qui viennent s’il ne se fait pas opérer rapidement. (pleurs) Mais personne ne peut l’opérer au Québec. La seule personne pour la faire est un chirurgien spécialiste aux Etats-Unis. L’opération coûte cent mille dollars. Ils ne sont pas capables de payer pour ça (pleurs). Alors, ils ont décidé de lancer une collecte de fonds pour les aider. Ils ont créé un site internet ‘Sauvez Jérémie.com’ à cet effet. Je vous en prie, si vous voulez nous aider à sauver Jérémie, envoyer de l’argent sur le site ‘Sauvez Jérémie.com’ (pleurs).
Voici l’adresse du site ‘Sauvez Jérémie.com’ qui est juste en dessous. Merci, merci, merci à toutes les personnes qui feront un don. Je vous en serai reconnaissante toute ma vie. Aidez-nous à sauver ‘Jérémie’ (Pleurs).
Brigitte- Puis l’adresse pour faire un don est là, en dessous du message.
Danielle- On dirait bien que c’est ta voix, France.
Lise- Moi aussi j’ai envoyé de l’argent.
Diane- Moi aussi, cinq cent dollars.
France- Combien?
Diane- Cinq cent.
Johanne- Moi, quatre cent.
Brigitte- Moi, je n’ose pas le dire…
Danielle- Combien Brigitte?
Brigitte- Mille… Mais c’était pour le petit-fils de France.
Lise- Puis ça avait tellement l’air vrai.
Johanne- Je n’ai jamais pensé que ça pouvait être une arnaque.
Danielle- Personne n’a pensé à vérifier d’abord avec France si cela pouvait être une fraude?
Lise, Johanne, Brigitte- Non.
Danielle- Et puis toi France, tu n’étais pas au courant de ce message sur ta page.
France- Savez-vous combien de fois j’y vais sur ma page? La dernière fois ça remonte à plus de deux mois.
Danielle- On va y aller voir sur ta page. Peux-tu l’ouvrir?
(France pianote sur sa tablette)
France- Je ne suis pas capable d’y accéder.
Danielle- Fais une demande pour faire changer ton mot de passe.
France- Je ne suis même pas capable d’entrer mon code d’usager. Il a été changé…
Danielle- Ça veut dire que tu ne peux même pas informer tes amis que tu as été victime d’une fraude. Tu en a combien d’amis sur ta page?
France- Cent cinquante-deux.
Brigitte- Cent cinquante-deux ???
Danielle- Et juste avec vous, cela fait combien d’argent qui a disparu?
Johanne- Bien, mille plus deux fois cinq cent plus quatre cent.
Diane- Ça fait deux mille quatre cent.
Lise- Puis ça peut faire combien s’il y en a cent cinquante qui l’ont reçu?
Danielle- Ça peut faire beaucoup. Suffisamment pour que tu fasses une dénonciation à la police.
France- Je ne peux pas faire ça. Ça va être bien trop compliqué.
Diane- Peut-être, mais ce n’est pas toi qui as perdu cet argent.
Lise- Je suis d’accord.
Johanne- Moi aussi.
Brigitte- Moi aussi. Mais je suis prête à y aller avec toi.
Danielle- Puis dites-vous que les policiers sont beaucoup plus réceptifs et informés de ce qu’il faut faire dans ce temps-là.
(Tout le monde continue à discuter entre eux)
Scène 6
Danielle- Bonjour… Je vous présente l’inspectrice Sonia Tomme qui vient nous rencontrer suite à la plainte déposée par madame France auprès de la police. Si j’ai bien compris, vous faites partie d’une division reliée à la cybersécurité?
Sonia- Bonjour à vous, mesdames. Effectivement, avec l’augmentation importante d’incidents reliée à la cybersécurité comme les vols de données, les fraudes à l’identité ou les arnaques monétaires, notre service de police a créé une division spéciale pour enquêter à propos de ces incidents. Oui, madame…
Johanne- Pourquoi est-ce que vous venez nous rencontrer, nous? Selon moi, c’est France qui est impliquée dans cette situation.
Sonia- Vous avez raison. Notre service a déterminé de vous rencontrer car vous étiez, selon nous, toutes impliquées au départ dans cette situation.
France- Je ne comprends pas que vous ne soyez pas venus me voir en premier…
Johanne- Oui, pourquoi…
Brigitte- On a calculé que notre fraude se chiffre à deux mille quatre cent dollars.
Diane- Ce n’est pas beaucoup par rapport à tout ce qu’on entend dans les nouvelles.
Lise- Même si c’est pas mal frustrant, je ne pense pas que c’est une grosse somme, madame Tomme.
Sonia- Nous en sommes actuellement à effectuer une pré-enquête concernant cette affaire. Avec les éléments fournis par madame France, dont sa page sur le site ‘Mes amis’ et le site transactionnel ‘Sauvez Jérémie.com’, il a été décidé que le mieux, pour le moment, était de vous rencontrer ensemble plutôt qu’une après l’autre.
Johanne- Ça me semble bizarre de faire ça comme ça.
France- Je ne comprends toujours pas pourquoi ce n’est pas moi qui suis rencontrée en premier.
Brigitte- Après tout, c’est juste deux mille dollars. On entend parler de fraudes bien plus importantes dans les nouvelles.
Sonia- Les recherches faites par notre division nous indiquent que les sommes reçues par ce site se chiffrent à un million trois cent cinquante mille dollars.
Tous- Un million trois cent cinquante mille dollars…
France- Je n’y crois pas…
Danielle- Pas possible.
Brigitte- Mais voyons donc.
Diane- Mais comment ça.
Lise- Ça ne se peut pas.
Johanne- Bien sainte misère.
Diane- Un million, ce n’est pas la misère.
Danielle- Je m’excuse, madame Tomme, mais avouez que c’est difficile à croire.
Brigitte- Mais oui, comment expliquez-vous ça?
Sonia- C’est la magie, moi je dirais la folie, des réseaux sociaux. Vous ne pouvez pas vous imaginer la rapidité à laquelle se répandent les nouvelles à travers ces réseaux.
Diane- Moi ça me dépasse.
Lise- Moi aussi.
Danielle- Je savais que l’information pouvait aller vite mais là, là… Ça me dépasse aussi.
France- Moi, ma question, c’est… Est-ce qu’on peut récupérer cet argent?
Brigitte- C’est vrai, il est passé où tout cet argent?
Sonia- Je ne peux pas vous en dire davantage pour le moment. Sachez seulement que notre équipe d’experts enquête dans ce dossier. Toutes les possibilités vont être analysées.
Danielle- Est-ce que cela pourrait avoir été fait à partir d’un vol de données du site ‘Mes amis’.
Sonia- Je ne peux pas vous le dire.
Diane- Est-ce que cela pourrait-être une d’entre nous?
Sonia- C’est une possibilité.
(Stupeur générale. Une cacophonie s’ensuit.)
Danielle- Bon, bon, bon… On se calme un peu mesdames.
Sonia- Mesdames, je vous ai dit que c’est juste une possibilité. Dans une enquête, il ne faut rien écarter comme éventualité.
Danielle- C’est quoi la prochaine étape?
Sonia- Comme je vous l’ai dit, nous en sommes aux préliminaires de notre enquête. Notre équipe va déterminer s’il faut rencontrer une ou des personnes en particulier pour connaître ou vérifier certains détails.
Brigitte- C’est qui ça, une ou des personnes en particulier?
Sonia- Je l’ignore encore. Certainement vous madame France.
France- Ce n’est pas moi.
Sonia- Je veux bien vous croire mais c’est prématuré à cette étape.
Danielle- Je ne comprends toujours pas pourquoi vous êtes venue nous rencontrer ici, toutes ensemble.
Sonia (regardant sa montre) - Bien, mesdames. Je dois vous quitter. Comme je vous l’ai dit plus tôt, nous allons continuer notre enquête. Advenant que nous ayons des personnes à rencontrer, nous en informerons les individus concernés.
Diane- Et quand est-ce qu’on aura des résultats?
Lise- Ça m’inquiète moi…
Brigitte- Moi aussi.
France- Et puis moi… Après tout, je suis la première concernée.
Sonia- Je ne peux rien vous dire de plus. Je vous souhaite une bonne journée.
Danielle- Je vous remercie pour vos informations. Je me fais l’écho de tout le monde pour vous dire que nous avons toutes hâte d’en savoir davantage. Merci et au revoir.
Scène 7
Les bit arrivent
Bit 0- Ah non! Pas nous…
Bit 1- Penses-tu que c’est un bon moment pour se présenter ici?
Bit 0- On coupe de déroulement de l’histoire.
Bit 1- Disons que c’est une pause publicitaire pendant que les personnes attendent.
Bit 0- En parlant d’attente, nous voudrions vous entretenir d’un sujet approprié qui nous tient à cœur.
Bit 1- Oui, très à cœur.
Bit 0- Je dirais même qui nous écœure.
Bit 1- Puis je pense que nous ne sommes pas les seuls.
Bit 0- Le temps d’attente au téléphone.
Bit 1- Votre appel est important pour nous.
Bit 0- Déjà qu’il a fallu passer à travers le choisissez parmi nos trente-deux options suivantes.
Bit 1- Puis quand on a choisi une option, il y a cinq autres options.
Bit 0- Sinon, rester en ligne, un agent vous répondra.
Bit 1- Ce qu’on ne dit pas c’est… Veuillez rester en ligne pour les dix prochaines heures.
Bit 0- Le temps que l’agent finisse sa pause-café, ses achats en ligne, prendre ses rendez-vous.
Bit 1- Parce que lui aussi il faut qu’il attende pour prendre son rendez-vous.
Bit 0- Qui est sûrement plus important que le vôtre.
Bit 1- Lui, il attend pour le 311, pendant qu’un autre attend pour le 811, qui lui attend pour le 511, qui lui attend pour le 911…
Bit 0- Moi je suis celle qui attend.
Bit 1- Si vous voulez qu’on vous rappelle, laissez-nous votre numéro.
(Le téléphone sonne)
Bit 1- Oui.
Bit 0- C’est qui…
Bit 1- Mais là c’est trop tard. (Il raccroche)
Bit 0- Mais c’était qui…
Bit 1- Les pompiers.
Bit 0- Les pompiers ???
Bit 1- J’avais appelé pour leur dire que mes circuits étaient en feu.
Bit 0- Et puis…
Bit 1- Après trois jours, ils viennent de rappeler.
Bit 0- Qu’est-ce qu’on a fait des tuyaux?
Bit 1- Trois jours pour un feu, c’est combien pour une inondation.
Bit 0- Il y a de quoi s’énerver.
Bit 1- Choisissez parmi les options suivantes…
Bit 0- Crier, sacrer, hurler, lancer votre téléphone, faire une crise cardiaque.
Bit 1- Et c’est pas fini, c’est rien qu’un début…
Bit 0- Avant de vous laisser, un petit mot sur les sites de rencontre.
Bit 1- Il y en a maintenant pour tous les goûts.
Bit 0- Les sites de rencontre, c’est comme la recherche d’une maison.
Bit 1- Ah oui!
Bit 0- Les meilleurs sont déjà pris puis ce qui reste a besoin de réparations.
Bit 1- Souvent la photo ne montre pas ce qui vous attend.
Bit 0- Les murs ont gonflé.
Bit 1- Puis le toit est dégarni.
Bit 0- Il y a des vices cachés.
Bit 1- Il y a une clause dans le contrat qui stipule que vous renoncez à tout recours après-vente.
Bit 0- Sur ce, mesdames et messieurs, bonne continuation.