Par

Scène 6

Réjean– Comme ça, le beau-frère, tu attends encore qu’on t’appelle pour ton inscription.

Charles– Je pense plus qu’ils vont me répondre par courriel.

Réjean– Tu dois être nerveux.

Charles– C’est ma femme qui s’inquiète le plus. Moi, tant que je n’ai pas de problème de santé, ça ne m’énerve pas trop.

Réjean– Oui, les femmes ont le don de s’énerver pour rien.

Charles– Oui, on devrait être moins stressé dans la vie.

Réjean– Tu sais, Charles, la vie devrait être comme un pénis. Au repos, détendue, reposante, sans souci… Ce sont les femmes qui la rendent dure…

Charles– (… Il rit) Tu as bien raison là-dessus, Gnangnan.

Réjean– Tu sais, le beau-frère, que s’il manque de médecins de famille, c’est la faute du gouvernement.

Charles– Bon, l’autre jour c’était la faute des femmes, maintenant c’est la faute du gouvernement. Il a le dos large le gouvernement. On lui en met pas mal dessus. Il est même rendu avec une bosse sur le dos tellement on en rajoute. On devrait l’appeler Quasimodo.

Réjean– Quasimodo?

Charles– Oui, le Bossu de Notre-Dame dans le roman de Victor Hugo.

Réjean– Je ne connais pas ce Victor Machin! Mais s’il y a quelque chose qui cloche avec son char et qu’il a besoin d’un char usagé, tu me le présenteras.

Charles– Bon! Laisse tomber Gnangnan. Tu disais…

Réjean– Ah oui! Si on manque de médecins de famille, c’est la faute du gouvernement. On ne laisse pas travailler les immigrants. Tout le monde connaît la situation des médecins haïtiens qui font du taxi. Maintenant, avec tous ces réfugiés qui sont arrivés du chemin Roxham, de l’Ukraine et de partout dans le monde, il y a plein de médecins qui pourraient être des médecins de famille. Mais il faut d’abord qu’ils apprennent le français et ensuite qu’ils soient reconnus par la mafia des médecins.

Charles– C’est quoi cette histoire de mafia des médecins?

Réjean– Les dirigeants. Ils font exprès pour faire en sorte qu’il y ait moins de médecins pour gagner plus d’argent.

Charles– Je ne le sais pas mais la rumeur circule beaucoup.

Réjean– J’en parlais avec un de mes voisins qui est arrivé de la Tunisie. Il est médecin mais il doit passer des examens pour se faire approuver. Il dit qu’il en a encore pour 2 ans à étudier. En attendant, il travaille dans un Mcdo. Pas fort hein!!! On se prive de médecins puis on dit qu’il manque de médecins. Puis les gens comme toi, bien ils se retrouvent sur une liste d’attente.

Charles– Je ne te donne pas tort.

Réjean– Sais-tu ce que je pense?

Charles– Faire de l’argent avec ton idée…

Réjean– Non, pas cette fois-ci. Mais je pourrais demander à mon voisin de te donner des consultations. Je suis sûr qu’il ne te ferait pas payer cher.

Charles– Je ne sais pas. Puis si j’ai besoin d’une prescription….

Réjean– Je m’en vais t’arranger ça le beau-frère. Ne t’inquiète pas…

Charles– C’est justement ça qui m’inquiète.

Réjean– Puis je ’vais regarder ça le système d’inscriptions par internet. Il doit y avoir quelque chose à faire avec ça.

Charles– J’ai regardé, Gnangnan. Si je veux m’inscrire, il ne faut pas que j’aies un médecin de famille. Le système dit que j’en ai déjà un, il me donne son nom. Pour changer, il faut que je téléphone au système des orphelins. Mais là, ça devient compliqué. Je ne suis pas le seul dans ma situation. Au bout de la ligne, il faut que j’attende la retraite de mon médecin puis que je m’inscrive sur la liste d’attente.

Réjean- C’est effrayant comment on a mis les médecins en haut de la liste. C’est comme s’ils étaient des extra-terrestres. Mais c’est vrai. On dirait qu’eux autres ce n’est pas du monde ordinaire. Il faut faire attention comment on négocie avec eux. On leur donne de plus en d’argent pour travailler. Puis ça c’est quand ils travaillent. Les plus jeunes disent qu’ils ont des familles, qu’ils ne veulent plus travailler des 70 heures par semaine comme les générations d’avant. Les plus vieux veulent prendre leur retraite pour profiter de la vie. Avec tout ça, il y a de moins en moins de médecins pour s’occuper du monde qui en ont besoin. On les traite comme des rois les médecins. Moi je vous dis, quand ton char ne part pas le matin, ce n’est pas d’un médecin que tu as besoin. Puis tu serais prêt à le payer aussi cher qu’un médecin, celui qui va faire partir ton bazou.

Un bon mécanicien, c’est aussi important qu’un bon médecin. Puis en plus, t’en as besoin plus souvent. En général, tu vois le médecin une fois par année. Puis encore, ça dépend. Ton char lui, au moins deux fois par année et plus encore. Ton char, t’en as besoin à tous les jours. Puis tu sacres pas mal après quand il tombe en panne. C’est bien juste si tu ne donnes pas des coups de pied dedans.

Je ne connais pas grand-monde qui aime attendre dans un garage. Parce qu’on n’attend pas de la même façon dans une salle d’attente de médecin que celui d’un garage. On a beau mettre des journaux, de la musique, offrir du café, les gens n’ont qu’une idée en tête, combien ça va coûter… Alors on condamne le mécanicien parce qu’il coûte cher. Je ne me verrais pas faire pareil avec un médecin. Même si des fois ce n’est pas l’envie qui me manque.

Puis on dirait qu’on sacre moins fort contre un médecin puis, quand on le fait, c’est avec respect. Un ‘tabarn’ contre un mécanicien, cela n’a pas la même couleur que celui contre un médecin… J’ai de la misère à penser que je répondrais à un médecin qui me dit : Monsieur, on va faire des tests pour voir ce qui ne va pas, une réponse du genre : Comment ça faire des tests… Est-ce que tu es médecin ou pas? As-tu étudié pour ça ou pas? Si tu ne le sais pas le jeune, j’en ai payé pas mal d’impôt pour que tu deviennes médecin puis qu’ensuite tu gagnes quasiment dix fois mon revenu. Faire des tests, faire des tests… Slaque la poulie un peu… Faut prendre un rendez-vous à l’hôpital ou dans une clinique, aller faire des radios, des prises de sang, quand ce n’est pas d’essayer de rencontrer un spécialiste qui ne peut pas vous voir avant six mois. Avez-vous essayé ça vous autres de prendre un rendez-vous avec un spécialiste? Ça ne marche pas au texto, ce monde-là… C’est aussi pire que d’appeler au gouvernement… Je n’ai pas juste ça à faire moi attendre au téléphone puis aller m’installer sur une chaise d’hôpital… Mon dentiste, il fait des rendez-vous sur internet. Puis quand j’arrive, je n’attends pas des heures en ligne parce tout le monde a rendez-vous à 9 heures en même temps.

Aujourd’hui, il faut courir vite partout. Ce serait bien le moins qu’on aide le peuple de ce côté-là.

Linda– Est-ce que tu te rends compte, Lucie, comment ça a changé depuis la pandémie? Les consultations en ligne ou au téléphone sont rendues bien plus courantes.

Lucie– Oui, puis je pense bien que c’est là pour rester.

Linda– Moi, mon médecin fait des entrevues au téléphone. Ça fait qu’au lieu d’attendre à la clinique, j’attends chez moi.

Lucie– Oui, mais pendant que j’attends, je ne veux pas avoir un autre appel. Pas au cellulaire surtout. Je ne sais jamais comment prendre un autre appel quand je suis déjà sur mon cell.

Linda– Pareil pour moi. Puis je ne peux pas ne pas répondre, des fois que ça serait le médecin qui appelle.

Lucie– Parce que souvent, ce n’est pas marqué qui appelle.

Linda– Numéro confidentiel.

Lucie– Ça devrait être marqué : C’est votre médecin personnel qui appelle, quelque chose comme ça.

Linda– Ou comme ils font maintenant pour les alertes Amber. Alerte, alerte ça passe par-dessus tout.

Lucie– Tu sais Linda, souvent je trouve que mon frère dit des niaiseries. Mais des fois, il me fait réfléchir.

Linda– Oui, tu as raison.

Lucie– Il m’a bien fait rire avec son histoire de réfugié médical.

Linda– Peut-être qu’au lieu d’arriver avec une petite valise, il pourrait arriver en canot.

Lucie– Comme ça, on pourrait dire qu’il apprend à ramer dans le système.

(Les 2 femmes rient ensemble)

Linda– Ça fait du bien de rire de temps en temps.

Lucie– Tu ne me le fais pas dire. On devrait mettre de la musique pour chanter un peu.

Linda– Oui, moi quand je chante, on dirait que je fais un beau voyage dans ma tête.

Chanson : Quand je chante

Scène 7

Lucie– Ça n’avance pas vite le projet de médecin de famille pour Charles.

Gisèle– Quand même Lucie… Charles peut toujours prendre rendez-vous dans une clinique privée s’il en a besoin. Même une clinique régulière… Il n’est pas rendu au boutt’ du boutt’

Rachel– Vous rappelez-vous quand on était jeune, on allait chez le docteur…

Gisèle– C’était avant qu’ils ne deviennent des médecins de famille.

Roland– Bien oui… On va s’faire soigner chez le docteur et on consulte son médecin de famille.

Charles– Vous avez bien raison monsieur Roland

Linda– Puis maintenant on dit que ce sont des omnipraticiens

Réjean– Je ne pourrai jamais m’habituer à ce nom-là. Omnipraticien… On ne sait pas ce que ça mange en hiver.

Linda– Ça me fait drôle de dire ce mot-là : omnipraticien. Omni comme dans omnivore qui mange de tout.   

Rachel– Ou dans omnipotent, celui qui est supérieur à tout le monde.

Lucie–Ou encore comme omniprésent, présent partout, comme on disait de Dieu dans le petit catéchisme.

Gisèle– Je me rappelle comment ça me faisait peur de penser qu’il y avait un œil qui me surveillait partout tout le temps. Même quand j’allais à la toilette ou que je prenais mon bain.  

Linda– Mais avez-vous remarqué qu’on dit : Ça peux-tu être grave, docteur…

Charles : Mais on ne dira pas : Ça peux-tu être grave, médecin…

Lucie– Alors, essayez d’imaginer : Ça peux-tu être grave, omnipraticien.

Réjean– Mais voyons donc. Je ne me sens pas capable de dire ça.

Roland– Moi non plus…

Charles– On dirait que les changements de titre, c’est à la mode.

Lucie– Dans la fonction publique, quand on change le nom d’un poste, en général, plus on allonge le titre plus le salaire est élevé.

Gisèle– Donc, il faut trouver aux médecins de famille un titre qui finit en ogue…

Rachel– Oui, parce que presque tous les médecins qui gagnent plus cher ont un nom de spécialité qui finit en ogue…

Gisèle– Cardiologue.

Rachel– Radiologue.

Linda– Oncologue.

Charles– Neurologue, urologue.

Réjean– Psychologue…

Linda– Ce n’est pas un médecin ça, Gnangnan

Réjean– Bien quoi… on dit qu’un psychologue c’est le médecin de l’âme.

Roland– C’est vrai ça! Qui prend des notes…

Lucie– C’est vrai que des fois on pourrait dire qu’un psychologue prévient des maladies qu’on aurait quand on est trop stressé.

Gisèle– Puis c’est plus naturel que des pilules.

Rachel– Oui, les médecins donnent bien trop de pilules.

Charles– Il paraît que ça arrive à plusieurs de développer des dépendances.

Linda– Oui, aux opiacés entre autres…

Réjean– Oh pis assez avec vos commentaires

Lucie– Calme toi un peu avec tes jeux de mots, Gnangnan. Ce n’est pas le temps…

Charles– Est-ce que tu as des nouvelles de toutes tes manigances d’inscription dans les régions.

Réjean– Non, rien… En parlant d’inscription, il y en a qui inscrivent leur enfant à l’école privée à la naissance pour leur réserver une place.

Linda– Oui, quand l’école est bien renommée ou qu’il y a une forte demande entre autres…

Réjean– Bien, un million sur une liste d’attente, je pense que c’est une forte demande…

Roland– Qui prend des notes…

Réjean– Alors, il faudrait inscrire un enfant à la naissance sur la liste d’attente pour un médecin de famille.

Lucie– Les enfants ont un pédiatre jusqu’à dix-huit ans.

Réjean– Puis après dix-huit ans…

Lucie– Il faut l’inscrire pour un médecin de famille.

Réjean– Là, tu veux dire sur la liste d’attente. Donc à dix-sept ans et trois cent soixante-quatre jours, on le soigne et le lendemain on le soigne plus… Il faut l’inscrire sur la liste d’attente. Celle qui prend des années avant d’avoir une réponse.

Lucie– Il faudrait vérifier mais tu as peut-être raison, Gnangnan.

Rachel– Ça doit te faire plaisir Gnangnan que ta sœur te dise que tu as raison…

Réjean– Mets-en! Ça n’arrive pas souvent…

Gisèle– Tant qu’à inscrire un bébé sur une liste d’attente, il faudrait tout faire en même temps.

Rachel– Oui, l’école, le médecin de famille et puis quoi d’autre…

Réjean– Un téléphone cellulaire.

Linda– Pourquoi un téléphone cellulaire pour un bébé…

Réjean– Pour l’accrocher après lui.

Tout le monde– L’accrocher après lui….

Lucie– C’est quoi encore ton idée de fou, Gnangnan

Gisèle– Ben oui, explique–toi!

Réjean– Les nerfs tout le monde. Attendez un peu que je vous explique…

Roland– On attend… Qui prend des notes…

Réjean– Vous savez, on entend que c’est arrivé que des bébés meurent parce que des parents oublient leur enfant dans l’auto. Avec un téléphone accroché après lui puis un GPS et un indicateur de température, le parent recevrait une alerte pour savoir où est l’enfant et s’il est en train de geler ou de cuire.

Rachel– Puis tu penses que ça empêcherait des bébés de mourir de chaud ou de froid…

Gisèle– Ce n’est pas bête comme idée…

Réjean– Pas bête, pas bête… Mais c’est génial comme idée, non…

Lucie– Puis, te connaissant, tu vas dire qu’il faudrait inventer quelque chose qui aurait un GPS et des capteurs de température intégrés.

Réjean– Pourquoi pas dans les suces? Les bébés ont toujours une suce dans la bouche.

Charles– Puis tu ferais comment pour relier les suces au Wi–Fi et le réseau cellulaire.

Réjean– Voyons donc, ce sont des détails ça. La technologie va régler tout ça. Pensez-vous à la quantité de suces qui se vendent dans le monde…

Lucie– Puis à tout l’argent que tu pourrais faire, on le sait…

Linda– Mais c’est sûr que ça coûterait plus cher à fabriquer.

Réjean– Tout ça c’est une question de marketing. Les parents sont inquiets pour leurs enfants et ils sont prêts à dépenser beaucoup pour leur sécurité. On vend maintenant des systèmes d’écoute et d’alerte qu’on met dans les couchettes. Pourquoi pas un système d’alerte dans les suces…

Lucie– Il y a des fois où tu m’étonnes, Gnangnan.

Réjean– Moi aussi je m’étonne parfois ma sœur…

Roland– Moi aussi je t’étonne parfois ma nièce…

Linda– Bon, bon, pendant que vous tétonnez comme ça, on fait quoi?

Lucie- Mon médecin de famille est une personne extrêmement importante pour moi. Il faut dire que ça fait 15 ans qu’on se connaît. Je lui confie mes petits secrets qu’il gardera pour lui parce qu’il est lié par le secret médical. Son cabinet est un bureau d’avocat, de psychologue ou le confessionnal du curé. Si je me présente avec des résultats d’analyses un peu moins bon, je n’ai pas droit à un sermon, un jugement ou une critique corrosive. Il me taquine un peu en me disant : ‘Je vois, madame Lucie, que vous avez un peu abusé de la bonne cuisine au cours de la dernière année. Votre taux de cholestérol a augmenté. Pas assez pour vous médicamenter mais faites-donc un peu plus attention cette année et on verra vos résultats l’an prochain.’ Et si la rougeur ou la petite bosse qui ne veut pas partir m’inquiète, que j’en fait des cauchemars à n’en plus finir, il me rassure du mieux qu’il peut. S’il le faut, il m’enverra passer un examen plus approfondi en me disant : Inquiétez-vous pas, ça va bien aller.

Mais il est aussi le tribunal où je me prépare à entendre le verdict qui m’effraie à l’avance. Je ne sais pas pourquoi ces sombres pensées me remplissent l’esprit quand j’attends mon tour dans la salle d’attente du confess…, pardon, de la clinique. S’il fallait que mon médecin m’annonce quelque chose de grave, je ne m’en tirerai pas avec deux Notre-Père et trois Je vous salue Marie. C’est vrai que la plupart du temps, si je dois voir un spécialiste, c’est lui qui m’annoncera la mauvaise nouvelle. Puis des fois, je vous dis qu’il ne fait pas dans la dentelle. Par contre, c’est mon médecin de famille qui va me suivre, me consoler et me raccorder avec la vie du mieux qu’il peut. Dans les faits, je suis presque gênée d’être malade quand je vais chez mon médecin. Je ne sais pas s’il y a des personnes qui sont contentes quand leur médecin leur apprend qu’ils ont un problème médical important, mais moi je me sens soulagée si je peux quitter son bureau sans rien d’autre qu’un renouvellement de prescription.

Mon médecin de famille c’est mon passeport santé. Et la santé c’est de plus en plus fondamental quand on avance en âge. N’est-ce pas ce qu’on se souhaite en premier au Jour de l’An. Bonne santé pour l’année qui vient. Quand on sera plus vieux, on se dira peut-être : Bonne santé pour la semaine qui vient. C’est vrai peut-être qu’on se souviendra plus qu’on se l’est souhaitée la semaine d’avant. Il vaut mieux que j’arrête de penser à ça. Je voulais vous dire que mon médecin de famille est un géant qui m’impressionne énormément avec son regard qui me parle avec douceur et fermeté.

Chanson : Avec douceur et fermeté

Scène 8

Gisèle– Je ne sais pas où est passée Rachel, elle ne répond pas à son téléphone.

Charles– Tel que je te connais, ça doit t’inquiéter.

Gisèle– Tu ne sais pas comment. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé.

Lucie– Puis, à propos Gnangnan, tu ne nous a jamais donné de nouvelles de tes idées géniales pour trouver un médecin de famille à Charles.

Linda– C’est vrai, ça. Si je me souviens bien, tu voulais trouver un moyen pour que la clinique accepte de lui trouver un médecin si tu les payes.

Charles– Puis aussi, tu m’as parlé d’un de tes voisins médecin qui pourrait me voir en attendant que je reçoive des nouvelles de mon inscription sur la liste d’attente.

Réjean– Bon, je ne vous ai rien dit parce que ça ne marche pas mes affaires.

Roland– Qui prend des notes…

Gisèle– Probablement que tu vas être obligé de continuer à vendre des chars de seconde main.

Réjean– Oui tu as peut-être raison.

Gisèle– Mais qu’est-ce qu’elle fait Rachel. Elle ne donne pas de nouvelles…

Charles– Peut-être que son téléphone est mort.

Gisèle– Elle allait à son cours de macramé. Mais ça fait plus d’une heure qu’elle a fini.

Lucie– Peut-être qu’elle a rencontré quelqu’un d’intéressant.

Réjean– Oui, puis ils sont allés prendre un café ensemble.

Linda– Peut-être qu’elle est en train de montrer toutes ses productions en macramé.

Réjean– Y compris son étui à cellulaire.

Charles– Mais là, Gnangnan, tu n’as pas répondu à la question en ce qui concerne ton voisin.

Réjean– Oui, mon voisin là… Imaginez-vous qu’il a commencé à recevoir du monde pour des consultations privées. En plus, il leur faisait faire des analyses de sang qu’il envoyait dans son pays pour avoir des résultats. Mais, je ne sais pas comment, les documents ou les noms ont été mélangés.

Lucie– Rien de grave j’espère…

Réjean– Bien, il y a des hommes dont les résultats montraient que leur taux d’œstrogènes était élevé…

Linda– Ça veut dire qu’ils étaient enceints…

Réjean– Probablement, oui. Puis il y avait des femmes… leur prostate était belle…

(Éclat de rire général)

Gisèle– Ensuite, qu’est-ce qui s’est passé?

Réjean– Bien, il y a des personnes qui ont fait des plaintes au Collège des Médecins, puis il a été obligé d’arrêter de faire des consultations.

Charles– Une chance que je n’y suis pas allé.

Réjean– Probablement, oui…

Lucie– Je le savais, toi puis tes idées géniales.

Réjean– Bon, bon, n’en rajoute pas Lucie, s’il-te-plaît…

Linda– En tout cas, si on ne trouve pas un moyen pour que Charles trouve plus rapidement un médecin de famille, j’ai trouvé ça bien l’fun qu’on se rencontre tout le monde pour en discuter.

Lucie– Moi aussi. Puis on a appris bien des choses qui pourront peut-être nous servir plus tard.

Roland– Qui prend des notes…

Gisèle– Si jamais on perd notre médecin de famille.

Charles– Personne n’est à l’abri de cette situation. On ne sait jamais…

Réjean– L’autre jour, je parlais avec un des mécaniciens du garage.

Lucie– Bon, encore tes histoires de garage…

Charles– Laisse-le donc continuer Lucie.

Réjean– Merci, Charles. Bon, le mécanicien me racontait comment ses clients expliquaient leurs problèmes d’auto. ‘Quand je pars le matin, ça fait clac clac clac’. Quand je pogne un trou, je cogne pas mal dur ‘. Mon body rouille de plus en plus’. Ils fusionnent avec leur char comme la madame de Linda avec son chat.

(Rire général)

Réjean– Puis il faut que je vous raconte. Je prenais une bière avec mon voisin, puis il me demande : Tu ne regarderais pas mon pneu en avant. Il me semble qu’il est pas mal mou. Mon voisin, il a la bedaine qui déborde pas mal par-dessus sa ceinture.

Je regarde sa bedaine puis je lui réponds : ‘C’est vrai… Ton pneu d’en avant il est pas mal mou.

(Rire général)

Linda– Puis ton voisin est-ce qu’il a compris que tu parlais de lui.

Réjean– Jamais…

Gisèle– Mais qu’est-ce qu’elle fait Rachel?

(Ça sonne)

Gisèle– Bon, enfin.

Rachel– Salut tout le monde. Vous ne devinerez pas…

Gisèle– Deviner quoi? Ça été bien long avant que tu arrives.

Rachel– Oui… Je suis allée à mon cours de macramé puis je parlais de Charles, de sa situation, que ça me touchait beaucoup parce que c’est mon frère…

Charles– Et puis…

Rachel– Imaginez-vous qu’il y avait une nouvelle participante qui est médecin de famille. Puis elle m’a dit que ça l’avait bien touchée mon histoire. Elle va tout faire pour qu’elle puisse prendre Charles comme un de ses patients clients à sa clinique.

(Tout le monde : WOW)

Rachel– Elle ne m’a rien promis d’officiel mais je pense bien que ça va fonctionner.

Linda– Ça valait la peine qu’on t’attende…L’espoir vient de se manifester par Rachel.

Lucie– Charles, il faut fêter ça. Va chercher une bouteille de vin.

(Charles va chercher une bouteille et remplit les verres)

Charles– Bravo à Rachel pour me faire vivre l’espoir que tout s’organise.

Lucie– Moi je crois que tout va bien se terminer

Roland– Qui prend des notes…

Lucie– On s’en fout des notes mon oncle…

Lucie et Charles : Merci à tout le monde pour ces belles rencontres. Santé!

Tout le monde lève son verre en disant : Santé!

Chanson : Rock des parents

FIN